Les fonds de prévoyance 3A : comment choisir le bon fonds ?
- Pourquoi investir dans des fonds de prévoyance 3A ?
Le 3e pilier (ou pilier 3A) en Suisse est un des meilleurs moyens d’épargner pour la retraite tout en bénéficiant d’avantages fiscaux. De plus en plus de personnes choisissent d’investir leur 3e pilier dans des fonds (plutôt que de le laisser sur un compte d’épargne 3A) pour espérer un rendement plus élevé à long terme. Toutefois, face à la multitude de fonds disponibles, la question se pose : comment choisir le bon fonds ?
- Fonds actifs vs. fonds passifs : quelles différences ?
Fonds passifs (indexés)
- Objectif : répliquer un indice (par ex. SMI, MSCI World, etc.).
- Frais généralement plus bas : les Total Expense Ratios (TER), soit le pourcentage des frais avoisinent souvent 0,2 % à 0,5 % par an.
- Performance : elle suit l’évolution de l’indice moins les frais.
- Gestion : il n’y a pas de “stock picking” actif, la composition du portefeuille est dictée par la composition de l’indice.
Fonds actifs
- Objectif : surperformer (battre) un indice de référence grâce au talent du gérant.
- Frais plus élevés : souvent entre 1 % et 2 % par an, voire plus.
- Performance : varie selon la stratégie, la qualité de la gestion et les conditions de marché.
- Gestion : l’équipe de gestion choisit activement les titres en portefeuille.
- Les statistiques de surperformance des fonds actifs
Dans la pratique, sur le long terme (10 ans et plus), seuls 10 à 20 % des fonds actifs parviennent réellement à surperformer leurs indices de référence de façon durable et, encore plus difficile, à le faire après déduction de leurs frais. Il est donc essentiel, si vous vous orientez vers un fonds actif, de bien étudier :
- Le gérant et son historique de performance.
- Les frais totaux (y compris les frais “cachés” ou moins visibles).
- La cohérence entre la stratégie du fonds et vos propres objectifs.
Pour beaucoup d’investisseurs particuliers, un fonds passif bien diversifié peut déjà constituer une excellente base d’investissement dans le 3e pilier, surtout si l’on veut limiter les frais au maximum.
- L’impact des frais sur la performance à long terme
Il est souvent sous-estimé, mais 1 % de frais en plus par an peut faire une énorme différence sur 20, 25 ou 30 ans de placement.
Exemple concret :
Imaginons que vous investissiez chaque année 7’258 CHF dans votre pilier 3A, et que vous hésitiez entre :
- Un fonds passif : frais totaux annuels ≈ 0,5 % et un rendement brut d’environ 6% par an (hypothèse).
- Un fonds actif : frais totaux annuels ≈ 1,5 % et un rendement brut d’environ 6% par an (hypothèse).
Sur une période de 25 ans, le tableau ci-dessous illustre la différence de capital final (hypothèse de versement en fin d’année) :
- Fonds passif (rendement 5,5 % net)
- Montant final estimé : environ 371’000 CHF
- Fonds actif (rendement 4,5 % net)
- Montant final estimé : environ 323’000 CHF
La différence est d’environ 48’000 CHF en faveur du fonds passif, uniquement en raison d’un écart de 1 % de frais (et donc de rendement net). Ce simple exemple montre à quel point les frais annuels peuvent peser lourdement sur le capital constitué au fil du temps.
- Les différents types de frais à surveiller
Lorsqu’on investit dans un pilier 3A (ou de manière générale), il convient de regarder tous les frais :
- Frais de gestion (management fees)
- Ils rémunèrent la société de gestion pour l’administration et la sélection des titres.
- Inclus souvent dans le TER.
- Frais de courtage ou de transaction
- Liés à l’achat/vente d’actions ou d’obligations au sein du fonds.
- Souvent intégrés dans le TER, mais pas toujours pleinement transparents.
- Frais de distribution
- Ils couvrent la rémunération du distributeur ou du conseiller (dans certains cas).
- Peut prendre la forme de commissions, de rétrocessions, etc.
- Frais de couverture de change (hedging)
- Si le fonds est libellé en CHF mais investit en devises étrangères (USD, EUR, etc.), il peut y avoir des frais supplémentaires pour couvrir le risque de change.
- Ces frais sont parfois inclus dans le TER, parfois non. Vérifiez la documentation du fonds.
- Frais administratifs ou de tenue de compte 3A
- Votre prestataire (banque ou assurance) peut également facturer des frais spécifiques pour la tenue du contrat 3A.
Où trouver ces informations ?
- Dans la fiche d’information clé pour l’investisseur (KIID) ou la documentation du fonds (prospectus, rapport semestriel/annuel).
- Sur les sites internet des banques, des compagnies d’assurances ou des plateformes de prévoyance.
- En demandant directement à votre conseiller financier, qui est tenu d’être transparent sur ces points.
- Conclusion et points clés
- Identifier vos besoins : horizon de placement long (jusqu’à votre retraite), tolérance au risque et préférence entre gestion active ou passive.
- Comparer les frais : un écart de 1 % ou plus par an finit par se chiffrer en dizaines de milliers de francs au bout de 20-25 ans.
- Regarder la performance réelle après frais : c’est le net qui compte.
- Vérifier la fiabilité du gérant (dans le cas des fonds actifs) et la stratégie du fonds (diversification, positionnement géographique, etc.).
- Poser la question du change : si le fonds est investi en actions étrangères, le coût de couverture peut être conséquent.
- Passez à l’action !
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- Analyser votre situation personnelle.
- Déterminer la meilleure répartition (actions, obligations, etc.) pour votre profil.
- Comparer concrètement les fonds (actifs et passifs) ainsi que leurs frais.
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